Les Trois Libertés selon le

Tantra 

 

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A mes yeux, le Tantra est avant tout un appel à la liberté.

Mais de quelle liberté s'agit-il ?

D'après mon expérience, ainsi que celle des personnes que je voie évoluer sur ce chemin,
il y a trois niveaux de liberté que chaque être doit découvrir, explorer et intégrer,
avant de parvenir à une totale libération.

1. Liberté par rapport à la société

Opinions toutes faites, jugements, croyances, normes, structures, modes…
il est frappant de constater, en faisant un travail sur soi de déconditionnement,
quelle montagne de choses venant de la société encombrent notre esprit,
et musèlent notre vitalité et notre spontanéité.
En particulier ; tout ce qui concerne l'expression,
voire même la simple acceptation de l'énergie sexuelle a été généralement entravée, condamnée ou polluée d'une manière ou d'une autre, selon l'histoire personnelle de chacun.

En fait, il est extrêmement rare dans notre société soit disant " libérée ",
de rencontrer un être humain dont l'énergie vitale a été accueillie positivement depuis la petite enfance,
et a pu s'épanouir librement jusqu'à la maturité.

Se défaire des peurs, des jugements et des entraves
pour réclamer son droit de naissance à être pleinement sensuel et vital,
voilà un pas important qui réclame plus de courage et d'efforts qu'on ne le croit généralement.

Le tantra fait parfois peur, et il a été critiqué précisément à cause de ceci :
il encourage chaque homme et chaque femme à retrouver la totalité de son potentiel vital,
sa puissance féline et son innocence.

2. Liberté par rapport à l'autre 

Le Tantra permet de re-découvrir la relation à l'autre avec un regard neuf :
le sens du jeu, la magie du rituel, l'expansion de l'énergie, la transformation du plaisir en extase…
Tout cela ouvre des portes qui semblent sans limite.
Mais il existe un piège, celui d'associer son expansion, son extase, à la présence de l'autre.
Et alors, que se passe-t-il si je suis ou si je me retrouve seul ?

C'est là qu'il faut dénoncer un mythe assez répandu,
celui que le Tantra se pratique essentiellement en couple.

Dans les faits, s'il existe des couples qui évoluent ensemble avec harmonie sur ce chemin,
la plupart des gens se retrouvent seuls à un moment ou à au autre de leur démarche.

Or, si le Tantra permet de vivre des états exaltés de rencontre avec l'autre,
il permet aussi de vivre une solitude qui s'apparente plus à la plénitude qu'à l'esseulement.

La découverte de sa femme intérieure (ou pour une femme de son homme intérieur),
la prise de conscience de l'énergie rayonnant de chacun des sept chakras,
et l'ouverture de la " flûte intérieure " (ce canal de lumière qui va du coccyx au sommet du crâne),
tout cela permet de vivre le rapport à soi-même de plus en plus dans la joie,
le contentement, voire même l'émerveillement.

Dans mon propre chemin, les périodes de solitude ont constitué un " baromètre " révélateur de ma croissance
- ou de ses difficultés - selon que " l'aiguille " oscillait plus du côté " esseulement ",
ou du côté " plénitude " !
A l'instant où j'écris ces lignes, jamais " solitude " ne m'est apparue plus pleine, plus bénie,
plus comme l'impensable disponibilité de l'être aux mystères et aux merveilles de l'existence.

Dans ce que je comprends aujourd'hui du Tantra,
l'être dont la conscience s'est quelque peu éveillée n'est confiné ni au couple, ni au célibat,
mais vit dans la liberté par rapport à la présence ou à l'absence de l'autre.

L'autre est apprécié, reconnu, célébré, s'il est là,
mais sans effort, manipulation ou jeu de pouvoir pour le garder près de soi.
D'où une fluidité, une disponibilité à l'existence,
et la capacité à apprécier et à célébrer toutes les situations qui se présentent.

3. Liberté par rapport à soi-même 

Oui, mais de quel " soi " s'agit-il ?
Est-ce le " soi " qui veut toujours plus, toujours autre chose, livré au jeu sans fin du désir et de la peur ?
Le " soi " qui est coupure par rapport à l'existence, blessure béante, douleur, fardeau, agression, compétition ?

Tous les sages l'enseignent, et l'être le pressent :
il existe une autre forme de présence qui est liberté par rapport à soi,                         et danse, coopération,
synchronicité avec le tout, 
et finalement ce qu'en hindi on appelle                  " Samarpan ", en anglais " Surrender ",

 et qu'on peut traduire en français par "abandon " ou " lâcher-prise " :

un état de complète résonance avec l'existence, où il n'y a plus rien                 à décider, 

mais simplement à sentir et à voir, moment par moment, ce qui est...

à agir encore, certes,  mais sans lutter, guidé de l'intérieur...

à se laisser couler dans la rivière... et à rendre grâce !

J'ai eu la grande chance, lors de mon premier voyage en Inde en 1980,
d'être initié dans la voie de la méditation par le maître spirituel Osho,
et de recevoir de lui ce nom de " SAMARPAN ", comme un phare pour éclairer ma route.

Et, peut-être pour rassurer le jeune homme plein de révolte et de doutes que j'étais alors,
Osho a rajouté:  "Joël veut dire: l'existence est de bonne volonté.
Elle frappe sans cesse à ta porte.

Ecoute ton cœur, pas la logique.
Ecoute l'Amour… ".

313072 10150422674006600 587408491 n copie

Chetan Joël Samarpan